(Journal d’enquête, de recherche et de conscience)
Le blog est le cœur battant du site. Là où les ouvrages structurent une pensée dans le temps long, là où les vidéos proposent un travail intellectuel approfondi, le blog est l’espace du présent, du vécu, du mouvement. C’est ici que je dépose ce qui traverse ma conscience au fil des jours : mes recherches en cours, mes réflexions, mes doutes, mes colères, mes mises au point, et parfois mes silences.
Ce blog n’est pas un espace neutre, ni un fil d’actualité impersonnel. Il est un journal d’enquête, tenu par un être humain qui assume de parler en son nom propre, sans représenter qui que ce soit d’autre que lui-même. J’y écris comme je vis : en refusant la simplification, en refusant la haine, en refusant de me taire lorsque le silence devient une forme de complicité.
On y trouvera des textes liés à l’actualité. Non pas pour commenter à chaud, ni pour surfer sur l’émotion collective, mais pour tenter de comprendre ce qui se joue derrière les événements : la fabrication des peurs, la construction des ennemis, l’instrumentalisation des croyances, et la manière dont l’islam est trop souvent réduit à ce qu’il n’est pas. J’y pose un regard islamique, assumé, mais jamais idéologique. Un regard qui part du principe que la foi ne dispense pas de penser, et que penser n’autorise jamais à déshumaniser.
Ce blog est aussi un espace de recherche ouverte. J’y partage des fragments de mon travail en cours, des intuitions, des pistes, parfois inabouties, parfois dérangeantes. Contrairement aux publications, qui proposent des textes stabilisés, le blog accepte l’inachèvement. Il montre le travail en train de se faire. Il expose la rigueur, mais aussi l’effort, la fatigue, et la persévérance nécessaires pour ne pas trahir ce que l’on a compris.
Il est également un lieu où mes états d’âme ont droit de cité. Non pas pour me plaindre, ni pour chercher la compassion, mais parce qu’un être humain qui pense sans jamais dire ce qu’il ressent finit par produire une pensée désincarnée. J’ai vécu l’injustice, la diabolisation, la tentative de perversion de ma foi et de mon travail. J’ai vu comment on cherche parfois à faire taire un individu en le réduisant à une caricature ou en pathologisant ce qu’il refuse. Le blog est l’endroit où je peux dire cela sans transformer mon vécu en accusation, mais sans l’effacer non plus.
On y trouvera aussi des coups de gueule. Je ne m’en cache pas. Il y a des moments où la lucidité exige une parole ferme. Lorsque la sacralité de la vie est piétinée, lorsque des êtres humains sont réduits à des slogans, lorsque la religion est utilisée comme une arme ou comme un épouvantail, se taire n’est plus une vertu. Mais même dans la colère, je m’impose une règle : ne jamais sortir de l’humanité, ne jamais appeler à la violence, ne jamais nier le libre-arbitre de l’autre.
Ce blog est enfin un espace de dialogue indirect. Je n’écris pas pour convaincre tout le monde, ni pour rassembler un camp. J’écris pour celles et ceux qui sentent confusément que quelque chose ne tourne pas rond dans la manière dont le monde se divise. Pour celles et ceux qui sont fatigués des discours binaires. Pour celles et ceux qui sont musulmans et qui ne se reconnaissent ni dans la violence, ni dans la soumission idéologique. Pour celles et ceux qui ne sont pas musulmans mais qui refusent de voir l’islam réduit à une caricature.
Tout peut apparaître ici : une réflexion spirituelle, une analyse politique, une note philosophique, un rappel islamique, un questionnement personnel. Ce foisonnement n’est pas un défaut. Il est le reflet d’une vie humaine confrontée à un monde complexe. Le seul fil conducteur est celui-ci : nous sommes tous des alter ego égaux en humanité, et aucune idée ne mérite que l’on sacrifie cette vérité.
Si ce blog dérange parfois, c’est qu’il refuse les rôles assignés. Il refuse d’être un espace de propagande. Il refuse d’être un espace de plainte. Il refuse d’être un espace de radicalisation. Il est un espace de vigilance. Et la vigilance est une condition de la paix.